Bio







Né au Burkina Faso à Lankoué en 1981 dans le pays San, plus précisément dans la province de Sourou, à la frontière avec le Mali, Simon Winsé a grandi dans un environnement culturel riche: celui des masques Samo. Son père Tombo Winsé est un flutiste traditionnel qui jouait pendant la cérémonie des masques. Une fois par an en juin ce rituel consiste à demander pardon aux éléments de la nature: le vent, la terre, les esprits pour obtenir des bénédictions: une bonne récolte, la santé, beaucoup d'enfants... A l'âge de huit ans, en 1989, Simon a été baigné dans les valeurs traditionnelles de son père. Il l'a initié à la flûte des masques, selon la tradition griotique familiale. A l'adolescence, à 15 ans, Simon se souvient d'avoir vécu une belle période où la tradition était vivace et pluridisciplinaire: la danse avec l'arc à bouche qui accompagnait les contes, la lutte traditionnelle le yambo. Il voyait son père jouer le kundé, cette guitare à trois cordes qui est jouée par toutes les ethnies du pays (mossis, bissa, peulhs, dioula). A Lankoué Simon a aussi été fasciné par un ami berger peul dont le troupeau de moutons passait le long du champ de mil de la famille Winsé. Pendant la saison des pluies, ce berger jouait de la flûte peule, instrument que Simon apprendra à jouer à la perfection plus tard.
C'est en 2000 en arrivant à la capitale burkinabè Ouagadougou que Simon peaufine son art en se mettant sérieusement à l'apprentissage du ngoni, de la kora et de la flûte peule.

A travers ces instruments traditionnels Simon Winsé essaie de ramener une spiritualité qui tend à disparaître avec la vie moderne. Il déplore que les jeunes burkinabè aient honte de ces traditions qu'ils considèrent trop souvent comme « de la musique de villageois, de non-civilisés. » Chaque année quand il retourne au pays il constate cette perte de valeurs au profit de ce qu'il appelle de la musique de boîte de nuit ». Selon lui: « Si je joue de l'arc à bouche pendant les bal-poussières dans les villages je vais me retrouver tout seul! Les jeunes préfèrent jouer des boîtes à rythme sur leurs téléphones. C'est dommage! »

En 2000, le public le découvre aux côté de son frère Tim Winsé, célèbre instrumentaliste qui a marqué les créations des compagnies de danses contemporaines Salia ni Seydou et Kongo Bateria. Simon accompagnera Tim lors de nombreuses tournées en Afrique et en Europe au sein de son groupe Wassamana de 2004 à 2006.
En 2007, il se lance dans une carrière solo et fonde avec des musiciens français, son groupe Simpaflute : une fusion des rythmes traditionnels du pays San et du Jazz.


« Chez moi on ne chante pas pour chanter. Si on n’a rien à dire, on se tait »

La fonction de l’artiste musicien, en plus du griot, est de faire apparaitre, de rendre transparente, la société et ses travers : inégalités hommes/femmes, méthodes pédagogiques archaïques des écoles du Burkina, pour ne citer que ces deux thèmes chers à Simon. La fonction du chanteur comme veilleur social, comme dénonciateur des maux, ne peut reposer que sur une construction musicale et scénique qui laisse toute la place à la parole tout en colorant chaque morceau selon le sens des textes.
Voilà pourquoi cela exige une attention particulière des musiciens, la musique africaine n’est pas rythmique et sans harmonies, elle repose sur des subtilités de couleurs qu’un nuancier ne saurait résumer. Il aurait été facile de s’en tenir à une musique traditionnelle mais Simon Winsé n’a pas voulu céder à cette facilité. C’est pour cela qu’il s’entourera de musiciens venus d’autres horizons, relevant le défi d’une compréhension mutuelle au-delà des différents langages musicaux. Un dialogue où chacun apporte ce qu’il est sans fascination mal placée pour la culture de l’autre.










Par ailleurs, il joue avec de nombreux groupes musicaux, du Burkina et d’ailleurs (Rido Bayonne, Patrick Ruffino pour le grand prix RFI, Dumba Kultur, ..) mais aussi avec des compagnies de danse contemporaine : Irène Tassembedo, cie Ba, cie Garage, Serge Aimé Coulibaly et le Faso Danse Théâtre ... 
Et de théatre : "Cantate de Guerre" Cie Nsala, "la femme qui plantait des arbres", la cie La voix du griot, "Barrage contre le pacifique" Moïse Touré, "Madame je vous aime" Etienne Minoungou, "Pièce d'identité" Mathieu Mortainer...

Il collabore avec les conteurs Ze Jam Afane, " La palabre du ralliement" Africolor 2014, KPG (Médaille d’argent au grand prix de la Francophonie à Beyrouth en 2009), Lazare Minoungou, Roukiata Ouedraogo et Emile Didier Nana.
Il participe également à la composition de musique du film Burkinabé : " Mamio" et participe à l’enregistrement studio comme flutiste pour de nombreux artistes dont Victor Démé.

En 2011, Simon s'installe en France et participe en novembre au festival « Rencontres Afrique-Asie » au sein du trio Jazz composé du guitariste Solorazaf et de la pianiste Japonaise Ryoko Nuruki (Espace Fraternité d’Aubervilliers/ Espace Barbara Goutte d’Or).

En 2012, il joue en 1ère partie de l’Orchestre nationale de Barbès au festival SUN ART.

En 2013, il devient la révélation du festival Africolor . Il bénéficie dans ce cadre d’une résidence co-financée par la Fondation de
France au cours de laquelle il travaille 12 titres avec des intervenants de renom : Cheick Tidiane Seck pour la partie musicale, et Danielle Gambino (Directrice du Centre Barbara à Paris) pour la partie scénographique.


2014: Festival Sun art (première partie Manu Dibango), Sunset, Festival de la Francophonie de Limoges

2015 : Sunset, Festivals Lafibala de Chambery, les Cultures du monde de Gagny (93), Africolor….


Il prépare actuellement l’enregistrement de son premier album sortie prévue au printemps 2016 avec comme invités : Etienne M’bappé, Tim Winsé et Victor Démé.